« La longueur des morceaux de viande, son aspect caoutchouteux me font penser que c’est de la langue de porc. J’ai écrit à la société qui la commercialise. Elle m’a répondu évidemment que c’était bien de la langue de bœuf. Comment clarifier la situation objectivement ? », interroge Michel.
Les consommateurs ont été échaudés par le scandale de la viande de cheval dans les lasagnes, en 2013, et l’affaire des 780<UN>tonnes de faux steaks hachés vendues aux associations d’aide aux plus démunis, révélée en juin 2019. Dans les deux cas, « la marchandise ne posait pas de problème sanitaire et la santé des consommateurs n’avait pas été mise en danger », rappelle la Direction de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) mais « il y a bien tromperie sur la marchandise ». Les deux anciens dirigeants de l’entreprise Spanghero, poursuivis pour avoir vendu des lasagnes de cheval (et non de bœuf), ont d’ailleurs été condamnés l’an dernier.
Mais la fraude continue. Malgré la loi Hamon sur la consommation (votée en 2014) qui a durci les sanctions en cas de tromperie : les amendes sont passées de 37 500 € à 300 000 € pour les personnes physiques et jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires pour les personnes morales (entreprises). Malgré la loi de 2017 sur l’étiquetage de l’origine des viandes dans les plats préparés (quand elle dépasse les 8 % dans la recette). Malgré les contrôles. La DGCCRF étant notamment chargée de ceux relatifs à la substitution d’espèces et la falsification des étiquetages. Or plus d’un millier de postes a été supprimé, depuis 2005, pour les contrôles vétérinaires au ministère de l’Agriculture et à la répression des fraudes, qui, elle, dépend du ministère des Finances. Résultat : « Le nombre total des inspections sur la sécurité des aliments est passé d’un peu plus de 86 000 en 2012 à 54 000 en 2017 », a alerté l’ONG Foodwatch.
Que peut faire le consommateur ? Il a deux voies pour « agir ».
Soit il saisit la DDCCRF de son lieu de résidence (même si le produit qu’il suspecte d’être frauduleux est fabriqué dans un autre département) soit il effectue un signalement par le biais du site SignalConso, lancé nationalement en février dernier. Cette plateforme permet de simplifier les démarches pour remonter un problème rencontré par le consommateur (que ce soit un problème avec un produit alimentaire, ou en restauration, un problème bancaire, avec une administration, un achat sur internet, un voyage…). Tout signalement est transmis à la DGCCRF qui en avertit l’entreprise. Ou celle-ci contacte le consommateur (si celui-ci a laissé ses coordonnées) et veille à lui apporter les preuves de sa bonne foi ; ou une enquête est diligentée si plusieurs signalements concordent.
La DGCCRF est destinataire d’un peu plus de 70 000 signalements chaque année.
July 31, 2020 at 04:56PM
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Ce n'est pas du bœuf mais du porc dans ma boîte de conserve, que faire? - La Voix du Nord
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porc
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